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Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.]

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MessageSujet: Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] EmptyDim 28 Aoû 2011 - 23:11

Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] 2h7knyp


don't know what it means to hold you tight, being here alone tonight with you, it feels so right now.

« Norman Fitzpatrick, je vous déteste cordialement. » Livia rabattit une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son oreille. Ses longs cheveux blonds qui étaient promenés en tous sens par la brise quasi marine qui soufflait sur ces derniers. Elle ne put réprimer un violent frisson de froid parcourant l’ensemble de son corps. Mécaniquement, cette sensation glacée qui l’envahissait n’avait aucune raison physique. Elle était morte depuis bien longtemps maintenant et le sang animal qu’ils parvenaient à se procurer non sans mal n’était pas suffisamment puissant pour réchauffer ce corps froid depuis des décennies et dont la température était bien en deçà de celle de l’air. Toujours est-il qu’elle se sentait glacée jusqu’aux os, plus encore que d’habitude et que visiblement son corps était incapable de traverser cette épreuve sans faire la démonstration de quelque aspect physique. Elle prit une profonde inspiration, fermant les yeux et tenta de se redonner une contenance. Ses émotions, ses peurs humaines prenaient le pas sur toute pensée rationnelle et elle oubliait qu’elle était morte il y a de cela bien longtemps. Qu’elle avait affronté les pires tourments dans une existence. Qu’elle avait affronté des monstres qu’elle n’osait pas même imaginer se dissimulant sous son lit lorsqu’elle était enfant. Qu’elle avait vu la mort en face à de nombreuses reprises. Et qu’elle était dotée de caractéristiques qui devaient la protéger de toute peur quelle qu’elle soit. Elle était capable de survivre à une chute dans le vide. Elle était capable de continuer de vivre même si on lui arrachait le cœur. Elle n’avait rien à craindre des bêtes sauvages ou des humains les plus dangereux. En vérité, c’était à eux de se méfier d’elle. Elle n’avait pas besoin de respirer. Alors pourquoi tremblait-elle devant la Seine de cette manière ? Pourquoi était-elle figée de terreur alors que l’étendue d’eau s’étalait devant elle en un long ruban paresseux ? Il n’y avait aucune raison rationnelle de paniquer. Il ne pouvait rien lui arriver de mal. Cependant, le principe d’une phobie était justement de n’avoir aucune raison rationnelle. Encore qu’un psychanalyste pourrait trouver une telle raison dans le passé de la jeune suédoise. Il n’y avait nul besoin de sortir de la Sorbonne pour mettre le doigt sur l’élément déclencheur de sa peur.

« Je te déteste. » murmura-t-elle à nouveau mais cette fois-ci en trouvant refuge dans les bras de Norman, sa voix douce étouffée par la veste de ce dernier alors qu’elle installait sa tête contre son torse, tournant le dos au fleuve parisien et respirant désormais uniquement le parfum caractéristique de son amant, de son petit ami, de son compagnon, de son meilleur ami et de son âme sœur. Evidemment, le ton de sa voix démontrait bien que ce n’était pas exactement la haine qu’elle ressentait à l’encontre du séduisant homme dont elle avait encerclé la taille. Un sourd aurait pu entendre la tendresse qui transparaissait lorsqu’elle s’adressait à lui. Un aveugle aurait été témoin de l’amour qui émanait de son regard lorsqu’elle le posait sur lui ou simplement lorsqu’elle sentait sa présence proche. La route avait été longue et difficile pour eux. Et Livia savait pertinemment qu’elle était la principale responsable de ce qu’ils avaient mis leur temps pour se rendre compte de ce qu’il y avait toujours eu entre eux depuis le début. Ils étaient tellement dissemblables l’un de l’autre que la majeure partie des personnes qui étaient amenées à les rencontrer s’étonnaient de leur couple. L’un était sûr de lui et de son pouvoir de séduction, amené à accomplir un destin extraordinaire, sombre et inquiétant lorsqu’il le décidait, en somme peu recommandable ; l’autre, par contre, était lumineuse et joyeuse, ne se rendant pas compte le moins du monde de son potentiel de séduction, souhaitant vivre une vie plus encore ordinaire que les choses banales du quotidien et inspirant la confiance en chacun. Pour autant, malgré leurs différences flagrantes, ces mêmes personnes ne pouvaient nier l’immense amour dont elles étaient témoins lorsqu’ils étaient dans la même pièce. Ils irradiaient cette dernière.

« Rappelle-moi pourquoi j’ai accepté de venir. » Elle se détacha très légèrement de Norman mais se maintint fermement dans ses bras, posant sa tête sur son épaule grâce à ses talons qui lui permettaient pour une fois d’être à hauteur. Elle posa son regard anxieux sur la péniche qui les attendait sagement. La nuit avait recouvert la ville lumière de son manteau d’obscurité et les passants marchaient généralement par paire. Cela faisait un peu plus de 25 ans maintenant qu’elle avait accepté la proposition de Norman et qu’elle avait enfin fait face aux sentiments qu’elle ressentait à l’égard du fougueux irlandais. Elle avait pris son temps mais elle était désormais sûre de ses sentiments et elle se plaisait à penser qu’il ressentait exactement la même chose qu’elle. Plus que le penser, elle le sentait profondément au fond d’elle-même. Elle n’avait peut être que peu d’expérience dans le domaine de l’amour mais on ne vivait pas une relation amoureuse profonde et aussi intense qu’au premier jour au bout de 25 ans sans que quelque chose se dissimule derrière. De la même manière, il y avait certainement quelque chose derrière le fait que malgré la distance, malgré leur querelle, malgré leurs trahisons, ils ne s’étaient jamais oubliés et ils avaient toujours fini par se retrouver l’un l’autre. Norman était son accident, son destin qu’elle voyait venir de loin mais ne se détournait pas de sa route.

Elle se calma progressivement dans les bras du vampire. S’il y avait bien quelqu’un qui pouvait l’aider à surmonter sa phobie, c’était lui et uniquement lui. il avait été à ses côtés dès le début, durant les moments les plus terrifiants qu’elle ait jamais eu à affronter. Il l’avait sauvé avant qu’elle ne se noie plus profondément dans la noirceur de l’âme de leur Ancêtre Commun. Il l’avait reconstruire peu à peu lorsqu’elle avait été amené à commettre l’irréparable, brisant ce qui les avait toujours maintenu proche et séparé à la fois, l’autre être qui ne quitterait jamais son cœur. Il avait été là à chaque moment important de son existence. Et il n’avait jamais quitté son cœur. Elle leva sa tête et lentement un sourire se dessina sur ses traits, comme à chaque fois qu’elle le regardait. Indubitablement, c’était le plus bel homme de tout Paris et les regards des femmes, de certains hommes également, dont ils croisaient parfois le chemin ne faisaient aucun doute sur cette affirmation. Elle s’estimait chanceuse entre toutes de l’avoir à ses côtés. de l’avoir rien qu’à elle. Même si en cet instant précis, elle lui en voulait clairement. Elle n’avait vraiment pas la moindre envie de monter sur cette fichue péniche. Et elle savait pertinemment ce qu’elle devait faire pour lui faire changer de plan. Se dressant quelque peu, elle posa ses lèvres dans le cou du séduisant brun alors que sa main se posait sur son estomac. Tout en remontant le long de sa mâchoire pour terminer par un baiser profond, elle murmura : « Retournons à la maison. »

Livia Hagebak-Dorsey
Livia Hagebak-Dorsey


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MessageSujet: Re: Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] EmptyMar 30 Aoû 2011 - 14:29


Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tumblr_lqmd5heDjq1qa44bco1_500
nous irons voir ensemble
les jardins refleuris
et déambulerons
dans les rues de Paris

    « Tu sais bien que non. »
Il se tenait tout près d’elle, comme un rempart pour la protéger du vent léger qui semblait presque chaud contre leurs peaux glacées. Ses cheveux noirs fraîchement coupés s’ébouriffaient dans la brise, chose qu’il détestait plus que tout, mais sur le moment il n’en avait que faire. Captivé par l’éclat dans le regard de Livia, Norman s’amusait de la situation sans trop le montrer. Il aurait suffi d’un sourire mal interprété pour que tous ses efforts soient anéantis et qu’elle reparte aussi sec vers leur appartement, prête à ne plus lui adresser la parole des jours durant. Et à chaque fois qu’elle faisait ça, c’était un supplice. Après avoir passé tant d’années sans elle à ses côtés, chaque minute de son existence où elle lui en voulait était une minute perdue de trop. Comme l’avait dit en son temps une certaine Barbara, tout le temps qui passe ne se rattrape guère et tout le temps perdu ne se rattrape plus. Chaque fois que cette chanson résonnait dans les rues de Paris, sortie de la bouche d’une chanteuse de rue ou s’échappant de la fenêtre d’un nostalgique de l’ancien temps, Norman avait toujours l’impression que son cœur, pourtant mort, se serrait. Jamais paroles ne semblaient avoir été plus écrites pour lui. Cela le ramenait toujours à l’époque où ils avaient été séparés par une foule d’événements incontrôlables, par des erreurs commises des deux côtés, par des mauvais choix et aussi par le hasard qui faisait souvent mal les choses. Mais cette époque là était révolue maintenant, ils avaient réussi par un incroyable tour de force à braver le destin qui s’acharner sur eux et avaient fui loin de tout ce qui leur causait du tourment. Norman était persuadé qu’ils avaient eu raison. Ni Angus, et encore moins Siam, n’auraient pu le retenir, s’il leur avait demandé leur avis, évidemment. Chose qu’il n’avait pas faite. Il était parti sans se retourner, emportant avec lui la seule chose qui lui était vraiment précieuse.
    « Menteuse. »
Ses bras accueillirent le corps tremblant de Livia sans manifester aucune résistance. Lorsqu’on les voyait enlacés, on aurait presque pu croire qu’ils avaient été créés ensemble, pour qu’à chaque étreinte, leurs corps se mêlent dans une alchimie parfaite. Elle laissa reposer sa tête contre son impeccable veste Armani, et il appuya sa joue contre ses cheveux d’une douceur inégalable, comme il le faisait toujours. Une de ses mains glissa jusque sa nuque fraîche et tandis qu’il profitait de ce moment délicieux, son pouce caressait machinalement sa peau délicate. Tout son être était comme un pansement qu’il aimait voir se poser contre lui, comme pour soigner les blessures trop nombreuses qu’ils s’étaient infligées l’un à l’autre. A chaque fois qu’il la sentait tout contre lui, il se sentait un peu plus apaisé, effaçant peu à peu la douleur passée de sa mémoire. Pardonner n’était pas simple, surtout quand on s’appelait Norman Fitzpatrick et qu’on avait un égo surdimensionné. N’importe qui d’autre aurait eu à subir les affres de sa légendaire colère. Surtout après toutes les trahisons, les déceptions, bref, toutes les mauvaises choses qu’il avait apprises à son sujet. Mais elle n’était pas n’importe qui. Elle faisait de tous les autres des n’importe qui quand elle entrait dans une pièce. Et lorsque Norman posait son regard sur une femme, désormais, il ne la considérait plus que comme un garde-manger. Et encore.
    « Parce que je suis irrésistible et que tu ne peux rien me refuser. »
Il avait surtout insisté près de trois mois avec cette idée fixe en tête, persuadé qu’il pouvait venir à bout de sa phobie. Il avait du bien gérer les négociations, usant et abusant de ses atouts charmeurs souvent avec subtilité, parfois moins. La ruse, le demi-chantage, la promesse d’une récompense si elle franchissait enfin le cap, il avait tout essayé. Et évidemment, il y était parvenu. Elle avait pris ça pour du sadisme alors qu’en fait, il n’en était rien. Loin de là. S’il avait autant insisté, c’était aussi parce qu’il avait une idée derrière la tête. Une idée qui attendait au chaud, dans le fond de sa poche, et qu’il sentait contre sa cuisse. Mais avant cela, il fallait faire monter cette tête de mule sur la péniche et ça, c’était sans doute la partie la plus difficile de toute l’opération. Ils étaient venus se balader quelque fois sur les bords de la Seine, comme un vieux couple cliché dont les traits du visage ne s’usent pas au fil des ans. Livia avait surmonté l’épreuve vaillamment, sans toutefois s’approcher de trop près de ce bord qui la terrifiait. Mais là, c’était une autre affaire. Elle était de ces rares filles qui étaient loin de s’enthousiasmer à l’idée d’un voyage à Venise, et le simple fait de mentionner le mot gondole lui arrachait un frisson. Norman plaisantait toujours à ce propos en lui reprochant de ne jamais le laisser être un peu romantique. A vrai dire, ses accès de romantisme ne lui étaient venus que très tardivement et encore, il lui arrivait de ne pas trop savoir comment on faisait pour être aussi mielleux qu’un parisien pure souche.

Livia tenta alors une tentative bien peu subtile pour arriver à ses fins, à savoir partir d’ici à toute vitesse. Il se laissa faire comme un bien heureux, un sourire radieux sur les lèvres. Il n’allait pas cracher sur une marque d’affection de Livia, jamais de la vie. Appréciant la moindre de ses caresses, il répondit à son baiser sans se faire prier. Les passants pouvaient bien passer, les observer comme le faisaient toujours les curieux face à un couple aussi peu gêné de témoigner leur amour en public, il s’en moquait. Le moindre contact de leurs deux peaux de marbre le rendait toujours fou, et s’il n’avait pas tant tenu à cette soirée, il l’aurait emmené illico presto à l’appartement. Mais cette fois-ci, elle ne s’en tirerait pas comme ça.
    « Et ruiner tous tes efforts alors qu’il ne te reste qu’une marche à franchir ? Jamais de la vie. »
Pour éviter qu’elle ne tente une nouvelle fois de se défiler, Norman attrapa sa belle et la tint dans ses bras à la façon d’une jeune mariée, fixant son regard mordoré de ses prunelles dont le rouge disparaissait petit à petit. Il fallait enjamber le bord de la Seine pour grimper à bord de L’enchanteresse, la péniche qu’il avait louée pour la soirée. Et il savait bien qu’elle serait incapable de bouger en regardant quelques mètres plus bas les clapotis de l’eau. Sentant qu’elle se tendait, il grimpa sur le bateau sans se précipiter et ne la reposa au sol que lorsqu’ils furent à l’intérieur de la petite cabine. Norman ignorait si Matthieu, le capitaine de cette charmante embarcation, avait pour habitude de laisser les amoureux profiter de son petit confort. Peut-être que des centaines de couples avant eux s’étaient assis sur cette banquette pour ensuite s’allonger et y faire ce que tout couple aime faire quand ils ne sont que deux. En tout cas, Norman était quasiment certain qu’ils ne seraient pas le 101e, vu que Livia semblait au bord de la crise de nerfs. Ses grands yeux paniqués ne pouvaient lâcher l’étendue noire comme la nuit sur laquelle flottait la péniche. Attrapant son menton, il la força à détourner la tête et capta son regard.
    « Regarde-moi. La pire chose qui risque de t’arriver ce soir, c’est qu’on passe une soirée d’un ennui mortel. Et tu sais bien qu’avec moi, ça n’arrive jamais. »
Déposant un tendre baiser sur ses lèvres, il fit un signe discret à Matthieu pour démarrer le bateau. Tellement discret d’ailleurs que cet imbécile ne remarqua rien et continua tranquillement à s’encrasser les poumons sur le pont. Sauf que ses poumons à lui n’étaient pas immunisés de façon vampirique, c’est-à-dire immortelle, contre le cancer. Remarquant la distraction du “capitaine“, si on osait dire, Norman leva les yeux au ciel et siffla bruyamment pour attirer son attention. Pour le romantisme, effectivement, il fallait repasser. Après tout, un quart de siècle ne suffisait pas à changer la nature profonde d’un homme, encore moins quand elle était aussi sauvage que celle de l’irlandais. Le parisien se retourna et fila rapidement à son poste. Norman attrapa la main de Livia et la serra tendrement en guise de rassurance, sans jamais la lâcher du regard. La péniche se mit lentement en marche, le vrombissement du moteur faisant légèrement trembler leurs corps. Celui de la jeune femme était d’ailleurs déjà bien agité. Peut-être fallait-il un peu dédramatiser la situation.
    « Et bien, je ne t’ai pas vu trembler comme ça depuis hier soir ma chérie*. Ne me dis pas que ces vibrations mécaniques te font plus d’effet que moi ? »


*en français dans le texte, ndlr

Norman Fitzpatrick
Norman Fitzpatrick


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MessageSujet: Re: Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] EmptyLun 5 Sep 2011 - 21:18

Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Lfv4i


and I know you will find me in orbit for I am breathing only for this for you only .

C’était ridicule en y repensant. Cela faisait un quart de siècle qu’ils vivaient tous les deux à Paris et jamais ils n’avaient encore mis le pied sur une péniche. N’importe quel couple, y compris les touristes qui ne restaient sur place que quelques jours, était au moins monté sur ces bateaux synonymes de l’amour, ne serait-ce qu’une fois. C’était une étape inévitable pour tous les amoureux dans la ville de l’amour par excellence après tout. Une étape par laquelle on était nécessairement obligé de passer. A l’image de se prendre en photo en train de soutenir la tour de Pise. Ou assister au coucher de soleil sur une plage paradisiaque. Bien sûr Norman et Livia étaient tout sauf un couple ordinaire et ne faisaient pas réellement les mêmes choses que des millions d’amoureux dans le monde mais il demeurait que le refus catégorique de la suédoise était d’un ridicule sans précédent. Elle devait cependant reconnaître à Norman une certaine détermination. Malgré ses refus incessants et ses crises de panique, il était parvenu progressivement à l’amener jusqu’au rive du fleuve parisien, venant à bout de ses réticences les plus animales. Cela n’avait cependant rien d’étonnant de sa part si on regardait leur histoire et leur passé. il avait après tout fini par gagner le cœur de sa belle qui avait placé sa main et son cœur dans la sienne, lui accordant une confiance aveugle, la réparant et reliant les déchirures de leur passé commun et éloigné. « Ruiner les choses est bien souvent sous-estimée. » bougonna-t-elle n’ayant clairement pas envie de se détacher des bras de son petit ami et moins encore de se retourner pour affronter sa plus grande phobie. Elle savait qu’il était la seule personne capable de lui permettre d’avancer et de se confronter à ce qui la terrifiait jusqu’au plus profond d’elle-même et qui lui infligerait cauchemar après cauchemar si jamais elle bénéficiait encore de la possibilité de dormir. Néanmoins, elle voulait passer une soirée agréable avec lui et ne pas penser à l’effroi de ce qui les entourait, les mauvais souvenirs du clapotis de l’eau et la douleur de cette journée à laquelle tout renvoyait même si elle se trouvait à des kilomètres et des décennies de là.

Elle poussa un cri de surprise lorsque soudainement, Norman la prit entre ses bras et l’amena à la manière d’une jeune marié sur le bateau qui n’attendait plus qu’eux depuis quelques minutes. Une fois qu’elle eut récupéré sa voix après les premiers instants de surprise, elle lui enjoignit, la colère grondant dans sa voix : « Norman, lâche-moi ! Lâche-moi immédiatement. » La colère commença à se mêler alors à la panique alors qu’ils montaient tous les deux sur l’eau. « Norman, je t’en prie. Laisse-moi partir. Je t’en prie. » Même s’il l’aurait écouté cependant, il n’aurait pas pu la relâcher dès lors qu’elle avait fermement jeté ses bras autour de son cou et dissimulé son visage dans le creux de sa nuque, espérant par la même que respirer son odeur et son parfum la calmerait un minimum. Il avait toujours eu cet effet sur elle. Certes, il était passé maître dans l’art de l’ennuyer et de la pousser dans ses retranchements, mais il était également le seul être marchant encore sur cette terre à apaiser ses peurs et alléger ses peines. Sa simple présence constituait en général le meilleur des remèdes. Elle se tenait fermement à lui, ses ongles s’enfonçant dans la chair glaciale et d’acier mais sans pour autant le blesser. Si elle était parvenue à se calmer même très légèrement, elle aurait pu se dégager de l’étreinte du séduisant vampire sans la moindre difficulté et retrouver pied ferme sur les rives de la Seine. Mais la peur était un puissant sentiment, le plus fort de tous sans doute. Pas la haine, pas l’amour mais la peur qui anéantissait toutes vos réflexions, tous vos réflexes, toutes vos capacités et vous noyez sans possibilité de voir le jour à nouveau.

Les yeux clos, elle sentit qu’ils changeaient d’environnement et que Norman la posait finalement sur une surface confortable. Le souffle court, bien qu’inutile, elle tourna immédiatement la tête vers l’étendue d’eau douce qui se montrait impitoyable à l’extérieur, son corps en entier parcouru de violents tremblements. Bien qu’incapable de pleurer, elle sentait son cœur se serrer comme faisant une crise d’angoisse. Incapable de détacher son regard, elle tenta d’attraper la main de Norman pour se calmer mais au lieu de cela continua de paniquer de manière insensé : « Je … n’arrive … pas … à … respirer. » Cette affirmation était stupide pour deux raisons. D’une part, comme lorsque son frère aîné lui avait indiqué en lui donnant une tape sur l’arrière de la tête du temps où ils étaient encore tous les deux en vie : si elle arrivait à parler, c’est qu’elle arrivait forcément à respirer. D’autre part, du fait de sa condition vampirique, elle n’avait nulle besoin de respirer. Elle sentit les doigts de son petit ami se poser sur son menton et la forcer à se tourner vers elle, l’obligeant à plonger son regard dans ceux légèrement doré de Norman. Elle déglutit péniblement et finit par hocher la tête très faiblement, incapable d’ouvrir la bouche ou d’avoir une réaction cohérente. Elle acceptait le fait qu’il pouvait la protéger mais la peur était toujours pressante, lancinante.

Si Norman avait été humain, sa main aurait sûrement été broyée par la force de Livia lorsque la péniche se mit en marche. Elle jeta un coup d’œil affolé vers l’étendue d’eau qu’elle devinait. Elle ne voulait pas qu’ils partent. Il n’y avait aucun moyen de rejoindre la terre ferme après le départ du navire. Ils étaient entièrement entourés d’eau et nulle échappatoire n’existait dorénavant. Elle frissonna et grommela, clairement renfrognée : « Parce que tu me fais moins d’effets, sans doute, qu’une tonne et demie de ferrailles. » Elle savait qu’il tentait de détendre l’atmosphère mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi il l’incitait tant à affronter sa peur. Elle était invincible et immortelle, n’avait-elle pas le droit d’avoir une faiblesse dans la cuirasse d’acier inoxydable que chaque vampire possédait sans le vouloir ? Se rongeant l’ongle du pouce, elle se détacha largement de Norman et jeta un regard anxieux vers l’étendue d’eau. Pour le moment, rien de désastreux n’était encore arrivé et si elle devait être tout à faire impartiale, il fallait avouer que le fait de glisser sur l’eau était agréable. Mais elle n’en était pas encore là. « Je croyais que tu m’aimais. » affirma-t-elle tout de go avant de hocher la tête négativement, la voix brisée par la terreur. « Quand quelqu’un aime une personne, il ne fait pas en sorte de torturer la personne qu’il aime. »

Livia Hagebak-Dorsey
Livia Hagebak-Dorsey


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MessageSujet: Re: Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] EmptyLun 19 Sep 2011 - 1:55

Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tumblrlrdgr6qhdm1qciq9y
extravagante quand l'ange est sur
la Seine, la Seine, la Seine


Quand elle le voulait, Livia pouvait être une excellente comédienne. En fait, elle aurait bien pu détrôner la grande Sarah Bernhardt si les deux femmes avaient partagé les rues de Paris à la même époque. Reine de la bouderie et des vexations inutiles, elle avait l'art et la manière de pousser Norman à bout. Sa plus grande réussite était sans conteste l'improvisation. Ca et l'imagination débordante dont elle faisait preuve pour partir d'un petit rien et en faire un grand tout. Autant dire qu'ele avait mis à rude épreuve la patience du vampire à de nombreuses reprises et il avait fallu à l'irlandais tout son sang-froid pour éviter de piquer une sombre colère à chaque fois qu'elle commençait sa pièce en un acte. Mais finalement, cela faisait aussi partie de son charme. Il était persuadé au fond de lui qu'elle créait ses petits drames pour tester ses limites et surtout pour le moment divin des réconciliations, qui se terminait toujours par l'un des deux qui cédait – le plus souvent, Norman – et par des draps bien trop froissés. Oh oui, elle savait y faire avec l'animal assoiffé de sang qu'il était. Elle était presque parvenu à le domestiquer.

Ce soir, Norman décida de ne pas trop prendre en compte son attitude digne d'une drama-queen. Elle en faisait des tonnes, évidemment, mais elle avait peur. Il ne se souvenait plus vraiment de l'impression que cela laissait, la peur. Cela faisait bien longtemps qu'il l'avait rayé de la liste des émotions autorisées à pénétrer son être. Il était invincible. La logique prouvait par A+B qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur. Mais avec Livia, la logique n'était pas un argument valable. Avec les femmes en général d'ailleurs. Elles faisaient toujours en sorte de laisser des paniques anodines les envahir. Les araignées, la cellulite, les rides au coin des yeux, les camions sur l'autoroute, les soupçons d'infidelité, une manucure ruinée en jouant en bowling, ce genre de choses. Pour Livia, c'était les étendues d'eau. Inoffensif au possible, n'est-ce pas, mais il s'efforçait d'être compréhensif. Pour éviter d'attiser sa panique et de la rendre encore plus ronchonne, il s'abstint bien de lui préciser que le mélange de dioxygène, de diazote, d'argon, néon, krypton et autres gaz rares – communément appelé air - n'était plus nécessaire à sa survie. Il se contenta d'attraper sa main qu'elle semblait ne plus pouvoir contrôler et de ne pas la lâcher du regard avant de finalement tenter de la rassurer. L'opération semblait à moitié réussie. Enfin, ils n'en étaient simplement qu'à l'étape Je monte sur la péniche. Il attendait sans grande impatience la partie suivante.

Il remercia alors tous les saints et les autres d'être insensible à la douleur. Car si Livia avait l'apparence d'une jeune vierge effarouchée, sa condition d'immortelle lui avait octroyé une force incroyable. Il sentit sa petite main se refermer sur la sienne avec une vigueur qu'il ne lui connaissait pas, et ses ongles laissèrent des marques vivaces sur sa peau de marbre. Heureusement qu'il cicatrisait vite. Le seul avantage de cette panique, c'était qu'elle semblait paralyser les cordes vocales de la jeune femme, qui n'avait pas lâché un cri. Et une victoire, une. Il l'embrassa sur le front tandis qu'il la sentait ailleurs, perdue dans les méandres de son âme terrorisée. Et ses pauvres tentatives désespérées pour rendre ce moment un poil plus joyeux se retrouvaient avortées dès l'accouchement. Soupirant sans trop essayer de le montrer, il tenta une seconde approche.
    « Je te promets que cette tonne et demie de ferraille comme tu dis est insubmersible. Et puis, on ne risque pas de croiser d'iceberg au milieu de la Seine tu sais. »
Il ne réalisa qu'après coup la teneur de ce qu'il venait de dire. Il avait évoqué à demi mots le plus grand naufrage de tous les temps à une fille paniquée à l'idée de couler. Encore une fois, la psychologie féminine par Norman connaissait quelques ratés. Mais qu'y pouvait-il ? Il essayait de faire des efforts, de comprendre comment être un bon petit-ami, attentionné, rassurant, aux petits soins et tout ce qu'incluait la formule prince charmant. Chez certains, c'était inné. Comme si dès la naissance, ils avaient été dressés pour savoir exactement répondre aux exigences de cette espèce si différente de la leur : les femmes. Norman, lui, avait du perdre le mode d'emploi à Fort Alamo. Voir même avant. En fait, il n'avait jamais fait aucun effort pour avoir une copine, se contentant de papillonner au gré de ses envies, sans se soucier du mot clé de toute relation : les sentiments. Il avait découvert ça avec Livia, bien des années auparavant. Mieux vaut tard que jamais. Doucement, mais sûrement, il commençait à comprendre comment réfléchir pour deux. L'équation de sa propre vie avait changé, et c'était tout ce dont il avait toujours rêvé. Elle. Et si cela signifiait devoir endurer une crise de nerfs chaque fois qu'elle passait à côté d'un lac, il ne s'en plaindrait pas. Le plus dur pour lui dans l'histoire, c'était de la voir dans cet état.

Elle s'éloigna alors, plus du tout rassurée à priori, et la sentir se détacher de lui n'était pas une sensation qui lui plaisait. Plutôt que de suivre ses conseils silencieux et de le fixer, elle ne pouvait lâcher des yeux l'eau qui clapotait doucement au clair de lune. Ce qui lui faisait prononcer des phrases qui l'horrifièrent. Comment pouvait-elle bien penser ça ? Il se glissa alors avec agilité derrière elle et l'enlaça tendrement. Elle n'avait pas le droit de s'enfuir comme ça, de s'échapper de ses bras.
    « Peut-être que quelqu'un fait ça pour une raison particulière. A savoir que quand une personne aime vraiment quelqu'un, elle est prête à tout, même à dépasser ses plus grandes peurs... Merci Livia. »
Il la câlina un moment en silence avant de mettre un terme à son supplice. Il masqua ses yeux dorés de ses mains, l'empêchant ainsi de voir sa terreur en face à face et de laisser seulement s'exprimer ce que son corps ressentait. Qu'elle se laisse porter par les remous du fleuve sans s'en rendre compte. Il appuya ses lèvres au plus près de son oreille et entreprit de lui susurrer des paroles qu'il avait répété un millier de fois au moins dans sa tête.
    « Tu te rappelles de ce cabaret à Berlin il y a sept ans ? Il y avait cette chanson incroyable, que tu m'as supplié de te trouver en vinyl, mission à laquelle j'ai d'ailleurs lamentablement échoué. Tu te souviens, Livia ? »
Il avait mis de longs mois avant de trouver les mots qu'il cherchait. Norman n'était pas un poète. Ses phrases n'étaient généralement pas jolies, ou alors elles cachaient nécessairement une pointe d'acidité et de sarcasme. Condition sine qua non. Toutefois, il aimait la finesse, surtout dans un moment pareil. Et surtout pas les clichés typiques des films hollywoodiens. Il ne voulait pas juste lui demander quelque chose, il voulait que ça lui parle. Que ça la touche. Que ça ne soit valable que pour eux deux, pour toujours. Alors, il avait repensé à cette chanson là. Everlasting Love, de Love Affair. Tout était dit. Tout était là. Mais tout n'était pas clair tout de suite. Exactement comme il le voulait. Etrangement, il se sentait inquiet. Ca n'était pas son genre. Pourtant, il savait bien ce qui l'angoissait. Sa peur à lui, sa faiblesse ultime.
    « Imagine à nouveau que tu es, que nous sommes dans ce cabaret. »

Norman Fitzpatrick
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MessageSujet: Re: Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] EmptyDim 25 Sep 2011 - 16:00

Tell me I'm the only one and then I might never be the lonely one. [n.] 2z89le1


when the sun shines, we'll shine together. Told you I'll be here forever, said I'll always be a friend. Took an oath I'm a stick it out till the end.

La vampire dut se forcer à clore les yeux et prendre une profonde inspiration lorsque Norman évoqua la tragédie du Titanic à demi-mot. Elle était encore humaine à l’époque et découvrir cette information dans les journaux et dans la bouche des adultes qui l’entouraient alors l’avait déjà terrifié à l’époque. Maintenant que son cher créateur l’avait traumatisé sur les étendues d’eau, entendre parler d’un tel naufrage et de cette noyade inexorable et glaciale qu’avaient dû vivre ceux qui y avaient laissé leurs rêves, espoirs et existences la confinait aux portes de la folie. Elle se tendit immédiatement et les pires scénarios ses déroulèrent alors dans sa tête. Des scénarios aussi tirés par les cheveux qu’impossible mais qui la hantaient dès qu’elle fermait les yeux, ce qu’elle faisait exactement en cet instant précis. Et si l’eau s’infiltrait et qu’ils se retrouvaient coincés pour l’éternité dans cette tonne et demie de ferraille sans possibilité d’échappatoire jamais ? Et s’ils restaient là pendant des décennies voire des siècles et que la faim les rendait si fous qu’ils s’attaqueraient mortellement immédiatement à leur sauveur ? Et si un vampire sanguinaire venait à sa recherche et les trouvait sur ce bateau mouche, massacrant Norman et obligeant la jeune Livia à assister à la scène ? Elle était incapable de pleurer mais elle ne put s’empêcher de pousser des sanglots. En dehors de sa phobie, par nature irrationnelle, sa plus grande peur était de perdre Norman. Il était le seul élément stable de son existence. C’était sans doute d’un cliché de le dire mais il était son phare. Dès l’instant où il était là, à ses côtés, elle-même savait où elle se trouvait et aussi perdue soit elle, elle savait qu’elle pourrait toujours retrouver son chemin vers lui, quelque soit la distance. Elle reviendrait toujours à lui.

Elle se tendit quelques secondes avant de lâcher prise dans les bras de celui qui était son amant, son meilleur ami et son double. La suédoise se laissa tendrement caresser, trouvant un point d’ancrage dans la chaleur diffuse qui émanait d’eux, dans la surface dure et réconfortante du torse de Norman contre lequel son dos s’appuyait, dans son odeur qui envahissait toutes ses perceptions et lui permettait de se détacher du remuant quasi invisible du bateau mouche sur le fleuve parisien. Elle se mordit la lèvre inférieure et baissa très légèrement le visage. Heureusement pour elle que son sang ne courait plus dans son visage depuis longtemps ; à défaut, elle aurait rosi d’embarras. Il n’avait pas tort et si elle l’aimait vraiment, elle aurait été capable de surmonter sa peur comme il le lui demandait. Mais les choses n’étaient pas si simples. Elle était cependant persuadée que s’il s’était trouvé en danger, elle aurait surmonté et vaincu sa peur afin de lui venir en aide. Ce n’était toutefois pas le cas en l’occurrence. Il se portait comme un charme et avait plus d’assurance qu’elle en cet instant précis. « Désolée. » murmura-t-elle dans un souffle à peine audible mais que des oreilles vampires étaient tout à fait capables de percevoir. Pour lui, elle aurait été capable de soulever des montagnes et de lui offrir la lune, aussi impossible que pouvaient être ses tâches. Mais vaincre cette peur irrationnelle était au dessus de ses forces.

Elle glissa sa main dans celle de Norman, cette fois ci de manière plus délicate, et entrelaça leurs doigts avant d’y déposer un baiser et se nicher confortablement contre lui, penchant légèrement la tête vers l’épaule du vampire, se laissant totalement bercer par lui plutôt que par les remous maritimes. Elle ne put s’empêcher de frissonner lorsqu’il approcha ses lèvres de ses oreilles, le souffle de ses paroles caressant tendrement sa peau et l’électrisant. Elle s’étonnait toujours des sensations qu’il lui faisait ressentir après toutes ces années. Il était toujours capable de provoquer des frissons dans son échine dorsale d’un simple frôlement. Lentement un sourire s’installa sur son visage et elle se sentit devenir de plus en plus apaisée, tentant de faire abstraction de l’endroit où ils se trouvaient l’un et l’autre. Tout ce qui devait compter était Norman et lui uniquement. Le reste ne devait pas avoir d’importance. Elle rit doucement et hocha la tête, se souvenant de ses souvenirs proches. Non, de leurs souvenirs proches. Elle se revoyait encore en train de sautiller autour de lui, chantonnant cette musique et le suppliant de lui accorder cette faveur. Elle n’avait jamais été très douée avec la technologie et cette dernière le lui rendait bien.

Elle prit une inspiration superflue et secoua légèrement ses boucles blondes, tentant de se situer davantage dans ce club que sur le pont d’un bateau mouche. « Mais elle était géniale cette chanson. » répondit-elle avant de se renfrogner très légèrement. « Avant que ce boys band ne le massacre inutilement. » Malgré son régime alimentaire absolument et totalement végétarien, à l’époque elle n’aurait pas été contre l’idée de faire une entorse à son hygiène alimentaire. Le massacre d’une telle chanson valait bien quelques gorges tranchées. Néanmoins, elle éloigna rapidement ses pensées des Worlds Patates ou autre elle ne se souvenait plus et se retrouva dans ce cabaret. La seule constante malgré les années qui avaient passées demeurait la même : les bras de Norman. Elle souhaitait plus que tout au monde se souvenir de cette chanson dans ces mêmes bras dans une nouvelle décennie de cet instant précis. Au moins, la voix calme et colorée de Norman l’apaisait considérablement. « Quoi ? Tu projettes de sortir une reprise ? » plaisanta-t-elle avant de se mettre à chantonner tout doucement : « You won't regret, I come back beggin' you. Won't you forget, welcome love we once knew … » Elle sentit son cœur se serrer. Elle n’avait jamais aimé quelqu’un comme elle aimait Norman. Pas ses parents. Pas son frère. Pas son fiancé danois. Pas ses amis proches. Parfois, pas même Alister. Et jamais, elle n’aimerait quelqu’un d’autre comme elle l’aimait lui. Bien sûr, l’on n’était jamais sûr de rien, surtout quand l’éternité était le seul horizon qu’elle ne connaîtrait jamais. Mais elle savait néanmoins que ce qu’elle ressentait pour Norman, il était impossible qu’elle le ressente pour un autre. Elle ne pouvait déchirer son âme pour la donner à un autre indéfiniment.

Livia Hagebak-Dorsey
Livia Hagebak-Dorsey


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