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how bittersweet this would taste. emma&william

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MessageSujet: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyDim 18 Sep 2011 - 21:18

La journée avait été plus qu'éprouvante. Moi qui avait toujours rêvé de travailler plus de soixante heures par semaine dans un hôpital où l'odeur de javel me ferait tourner la tête, j'étais servie. Je sentais la fatigue se répandre lentement dans tout mon corps, les courbatures tirant les muscles de mes bras jusqu'à mes mollets. Pourtant, en un mois de consultations au Babylon Grace Hospital, je n'avais pas eu plus de sang sur les mains que les quelques vingtaines de fioles de sang de vampire qui s'empilaient dans ma chambre froide. Aucune opération à coeur ouvert, aucun challenge de vie ou de mort. Mes patients avaient tous passés l'arme à gauche.

Par reflexe, je plaçais mes mains sur ma nuque meurtrie, exerçant quelques pressions sur les points clés afin d'évacuer la tension et le stress de mon corps. Travailler avec des vampires n'était absolument pas de tout repos. Pourtant, ce n'était pas tant la crainte de pouvoir mourir à chaque seconde sous les crocs d'un être assoifé qui me rendait si tendue, mais plutôt leurs grandes capacités intellectuelles et leur culture sans bornes qui me faisaient constamment redoubler d'intelligence et de ruse lors des entretiens psychologiques.

Il était bientôt 20h lorsque Louiz, l'une des infirmières affectée à mon service, vint me prévenir qu'il était largement l'heure de me préparer pour ce soir. Alors qu'elle prenait congé, je me rendis rapidement dans les douches réservées au personnel pour me changer. Plus le temps de rentrer chez moi avant de rejoindre le musée de Babylon. Le Babylon Grace, comme tous les hôpitaux du pays, organisait souvent des gala afin de récolter des fonds pour ses services de recherche. Les riches donateurs de la ville étaient tous conviés ainsi que tout le personnel de l'hôpital, le maire de la ville et quelques célébrités locales. Je n'avais jamais été franchement à l'aise avec ce genre de mondanités, préférant de loin me balader en blouse blanche au coeur de l'action, plutôt qu'en robe du soir à parader autour des fortunes de la ville dans l'espoir qu'un sourire permette de faire signer un chèque à six chiffre. Cependant, on ne m'avait pas vraiment laissé le choix, et j'avais du me résoudre à utiliser une partie de ma première paye dans l'achat d'une robe de cocktail. Après avoir pris une rapide douche, je me résolu à enfiler la robe au prix exhorbitant, en priant pour que personne ne l'abîme.

20h43. Moi qui n'aimait pas arriver aux mêmes heures que tout le monde, je faisais encore dans l'originalité en arrivant avec plus d'une demi-heure de retard. Heureusement, la salle de réception du musée était noire de monde, et je pu me glisser discrètement entre mes collègues. Etant la dernière recrue en date, je surpris quelques regards se poser sur moi avec curiosité et la pensée futile que ma robe n'était pas appropriée traversa mon esprit avant que je ne la chasse. Après tout, la gente masculine apprécierait forcément ce décolleté qui laissait découvrir tout mon dos, et la longueur fendue qui mettait toute ma jambe droite, jusqu'au haut de ma cuisse à découvert.

« Un verre ? »

La question de mon collègue sonna plus comme une affirmation alors qu'il glissait une coupe de champagne dans ma main. Je le remerciais d'un sourire en faisant un effort considérable pour me souvenir de son nom qui m'échappait.

« Merci euh... »
« Dirk. Je me disais qu'on... »
« C'est pas vrai. Qu'est ce qu'il fout là ?! »

Emmalyn C. Cooper
Emmalyn C. Cooper


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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyVen 23 Sep 2011 - 16:31

    Ca doit faire un mois que ça dure. Depuis cette funeste soirée. Je n'en ai pas l'once d'un souvenir, mais cette douleur insupportable tente de remédier à ce fait. J'étais malade, atteint d'une psychose lancinante, qui me rongeait l'esprit. Dans l'autre hémisphère de mon cerveau s'amoncelait des idées en pagailles, des perceptions inédites, une façon concise et habile de voir les choses, comme si mon quotient intellectuel avait soudainement, et inexplicablement grimpé en flèche, comme cette atroce souffrance. Moi, l'inébranlable, je ne semblais plus avoir aucun contrôle. L'abime dans laquelle je sombrais n'avais pas de fond, et je n'avais personne à qui en parler. Je n'avais plus d'amis, plus d'oreilles, et les rares personnes que je côtoyais, les autres du groupe, n'estimaient que ma musique.
    Tu n'as pas de coeur, disaient-ils.
    Et en ce jour, plus que n'importe quelles autres, j'étais de leur avis.
    J'étais mort. Mon coeur ne battait plus. Bordel.

    Je pouvais sentir l'odeur de son sang jusqu'ici. Entouré de tout ces rond de cuir, je manipulais avec rage mon plus fidèle compagnon, les yeux fermés, l'esprit dispersé dans les vibrations qui s'échappaient de mon instrument. Là, je ne pensais plus. Mes neurones ne réprimaient plus la moindre douleur. Je redoutais le moment où j'allais redécouvrir la salle, en ouvrant les paupières.
    Une salle bondée, plongée dans une marée blanche et noire, dans laquelle les bavardages se faisaient dociles. Un gala de charité en bonne et due forme. Je n'avais pas l'habitude de jouer dans ce genre d'endroit, suintant le luxe et les trop bonnes intentions. Je préférais les rades sordides. L'ambiance y était plus à mon goût.

    Le bar, la suite logique de ma soirée. Cintré dans un costume parfaitement taillé, laissant toutefois la chemise négligemment sortir du pantalon, j'avais trouvé en cette bouteille une compagnie rassurante, mais ô combien inquiétante. En fait, ça n'était pas la première, mais la deuxième, que je m'apprêtais à achever. Le barman, comme moi, ne comprenait pas vraiment comme l'on pouvait supporter autant d'alcool sans être perturbé. C'est vrai. Merde. Je n'étais pas bourré.

    Déterminé, je me décolle enfin du bar, tout en conservant, insistant, un verre à la main. Lors de cette manœuvre, je sentis, comblé, une légère perte d'équilibre. Mais, bien vite sur mes appuis, je compris que cette défaillance n'était ni plus ni moins qu'un réflexe psychologique. Tel un ado' qui baisse déjà son pantalon après deux verres de bières.
    Qu'allais-je faire de ma vie, si ce plaisir là, sans que je ne sache pourquoi, m'étais ôté ?
    En y songeant, une autre de ces migraines vînt me saisir les points nerveux. Une sensation brève mais intense. Puis, là, en reouvrant les yeux, je croise au loin un regard qui cherche le mien. Etait-ce une de ces hallucinations ? Non, je ne pouvais pas débloquer autant.
    Alors, un sourire pervers s'embrase sur mon visage, heureux de revoir un morceau de mon passée. Elle, Cooper, était la preuve que je n'étais pas complétement fou, finalement. Des souvenirs, d'ailleurs, me reviennent en tête. Véritable handicapé des sentiments, ce plaisir inconnu de jouer avec les nerfs de la jeune Emmalyn a toujours été quelque chose d'intrigant, pour moi. Elle ne représentait rien pour moi ; et jamais elle ne m'a offert son corps, qui plus est, malgré mes vaines tentatives. Mais, étrangement, j'aimais revenir vers elle.

    « Décidément, tu as le don pour attirer les boulets. Quel est ton secret, Cooper ? »

    Dis-je, faisant référence à notre dernière discussion, à San Francisco, tout en écartant joliment le prétendu boulet. J'étais conscient, en prononçant ces mots, de les retourner directement contre moi. Et peut-être que c'était ce que je recherchais. Une bonne petite réplique assassine, comme d'antan. De mon bon mètre quatre-vingt d'arrogance, je toise Emmalyn, en examinant ses traits. Elle n'avait pas beaucoup changée. Son charme agissait toujours inexplicablement sur moi. De l'autre côté, j'empoigne solidement la main de l'homme qui lui tenait compagnie, lui faisant grâce d'un sourire narquois. Colle-moi en une, ça me remettras sûrement les idées en place.

William D. Brandewyne
William D. Brandewyne


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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyDim 25 Sep 2011 - 13:10

De la surprise devait se peindre sur mes traits, voire une mine ébahie. Quelle était la probabilité selon laquelle je retrouve ce boulet de Brandewyne à l'autre bout du pays, dans la même ville que moi, et au même gala ? Une chance sur un million et j'étais la grande gagnante. Accoudé sur le bar, en train de boire une bouteille à lui tout seul, il ne semblait pas à sa place. Son costume bien taillé était porté négligemment. Mes souvenirs étaient assez frais pour savoir qu'il n'était absolument pas dans une branche médicale lorsque nous faisions nos études et qu'il n'avait pas une famille riche. Alors soit il était ici parce qu'il avait une petite amie milliardaire décidée à faire des dons aux hôpitaux, soit parce qu'il était devenu lui-même riche grâce à un quelconque moyen. Et à le voir tituber gauchement en se relevant de son siège, le souvenir qu'il n'était pas des plus futés et plutôt lourd me revint me faisant opter pour l'option un. La copine riche. S'il portait une alliance, il avait été chanceux au point de convaincre cette idiote de passer sa vie avec lui. Il devait peut être avoir quelques bons arguments au lit, car il n'était pas des plus romantiques.

Malheureusement, nos regards se croisèrent sans la moindre hésitation lorsqu'il tourna son regard vers moi, de l'autre côté de la salle, et j'eu beau plongé mes yeux dans mon verre pour prétendre ne l'avoir pas reconnu, je sentis bientôt sa présence se rapprocher de moi et du jeune médecin qui me parlait sans que je ne retienne la moindre information.

« Décidément, tu as le don pour attirer les boulets. Quel est ton secret, Cooper ? »

Sa voix suave au ton ironique n'avait absolument pas changée. C'était la même que celle d'il y a quelques années, qui venaient m'interrompre à toutes les fêtes par une réplique assassine me donnant envie de le gifler. A l'époque, nous étions une bande d'une dizaine d'amis venus du même lycée de San Francisco et qui se revoyaient quasiment tous les weekends pour faire la fête ensemble pendant nos années d'études. Nous étions tous plus ou moins proches les uns des autres, mais la seule véritable tension du groupe avait toujours été entre William et moi. De répliques assassines en divers coups d'éclats, nous étions complètement incompatibles. Et à ma plus grande honte, je me souvenais avoir tout d'abord été très attirée par cet idiot. Lorsqu'un ami l'avait introduit parmi nous, je l'avais d'abord trouvé beau avant qu'il ne m'adresse en guise de bonjour une réplique assassine. Depuis, je le haïssais cordialement.

« A toi de me dire Brandewyne, ça fait des années que tu me suis. »
« Qui est ce mec, Emma ? »
« William Brandewyne. On était au lycée à San Francisco ensemble et maintenant... Il squatte les galas de charité. De qui es-tu donc le plus un ce soir ? Une jeune héritière que tu as réussi à séduire avec ton haleine si fraîche ? »

Le dénommé Dirk étouffa un rire narquois et sa réaction m'énerva au lieu de me flatter. La remarque n'était adressée qu'à William et, malgré la répugnance que j'éprouvais à son égard, je n'appréciais que peu l'air supérieur et imbu de mon collègue. Sans compter qu'il m'avait appelée Emma et que je détestais cette marque de familiarité de la part de personne que je connaissais à peine. J'étais à deux doigts de les planter là tous les deux, de tourner les talons pour aller prendre un verre en meilleure compagnie lorsque je décidai de prendre sur moi. Après tout, il était fort possible que William décide de m'humilier un peu plus tard alors que je serais en compagnie du directeur de l'hôpital par exemple. Et cela ne pouvait pas arriver.

« Dirk, tu nous excuses ? Je crois que je vais devoir ramener Monsieur Brandewyne à la sortie, histoire qu'il aille dégriser plus loin. »

Et sans plus attendre je saisis la main de William pour le tirer derrière moi. Le choc thermique entre nos deux peaux me fit sursauter. Il était terriblement froid. Sans réellement comprendre pourquoi, je sentis mon coeur faire une embardée dans ma poitrine, comme si l'on venait de m'annoncer une nouvelle terrible. Je me retournais vers lui, fixant de manière perdue nos deux mains avant de relever les yeux vers les siens, l'interrogeant du regard. Que lui arrivait-il ?

Emmalyn C. Cooper
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyDim 18 Déc 2011 - 17:14

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Je n'étais plus humain. Constat qui me corrodait l'esprit depuis plusieurs années, déjà. Mais là, c'était différent. Je n'étais plus humain, et l'ultime trace de cette vie passée se dressait devant moi, en robe satinée d'une légèreté qui rendait vraisemblablement docile l'assemblée masculine, coincée et sournoisement envieuse. La tenue de la jeune Cooper aurait probablement eu le même impact sur moi, si mon coeur battait encore. Pourtant, même mort, je conservais encore mes réflexes d'autrefois. Antipathique et acerbe, j'usais toujours de la même technique pour approcher Emmalyn, qui, preuve que le temps renforce les traits humains, jouait encore de sa répartie cinglante pour me rembarrer. « A toi de me dire Brandewyne, ça fait des années que tu me suis. » Son sourire faussement affable qui harmonisait ses propos me rassura un instant. Rien n'avait changé. Je retrouvais un fragment de mon existence, et faisait enfin disparaître l'éventualité de ma défaillance mentale qui me tourmentait depuis quelques temps. Je n'en montrais rien, mais cette réapparition soudaine me réjouissait, si bien que la douleur se fit inexplicablement moins lancinante. Sans que je ne puisse l'expliquer non plus, voir l'ex étudiante de San Francisco au côté d'un grand bonnet au sourire diamanté, et au costume parfaitement taillé, m'irritais secrètement. Sensation décuplée lorsque le dénommé Dirk entrebâilla ses lèvres pour débiter un semblant de phrase. Je n'en restais pas moins totalement indifférent, portant de nouveau la bouteille à mes lèvres en quête d'une émotion que je ne retrouvais plus. Si seulement l'alcool avait raison de moi, et pouvait m'emporter loin d'ici.

« William Brandewyne. On était au lycée à San Francisco ensemble et maintenant... Il squatte les galas de charité. » Un ris contrôlé animait mes joues creuses, alors que mon regard emprunt de condescendance plantait les yeux du golden boy « Enchanté Dirk. Chouette costume. » Ironie mal dissimulée, Emmalyn reprit, elle aussi affublée d'armes finement aiguisées « De qui es-tu donc le plus un ce soir ? Une jeune héritière que tu as réussi à séduire avec ton haleine si fraîche ? » Là encore, par le biais de cette nouvelle rencontre, je constatais que ma capacité à réagir aux railleries adverses fonctionnait encore. Dirk, lui, dans un rire sonore mais étouffé, prit part au débat en affichant clairement sa préférence. Un sourire amusé se dessina aux commissures de mes lèvres, avant de répondre « Nan, désolé de te décevoir. Je suis venu seul, à la recherche du grand amour. Mais les gens ici ne sont vraisemblablement pas fréquentables. » Dis-je, en dissimulant progressivement mon rictus, et en me re-plongeant de nouveau vers le sillon de ma fidèle bouteille. La lueur de mes yeux, pleine d'hardiesse, avisait la réaction d'Emmalyn à l'égard du beau Dirk. Dire qu'elle semblait agacée apparut alors comme un parfait euphémisme. Mais que faisait-elle avec un bougre pareil. Toujours provocant, je repris, d'une voix un peu plus éloquente, sourire béant au visage. « Fais gaffe Dirk ... » Déclarais-je, en pointant prestement la jeune infirmière « Je connais ce regard. Noir et sans pitié. J'ai bien peur que tu ne la mettras pas dans ton lit ce soir, mon pauvre vieux. »

« Dirk, tu nous excuses ? Je crois que je vais devoir ramener Monsieur Brandewyne à la sortie, histoire qu'il aille dégriser plus loin. » Excédée. Enfin. De mon côté je ressentais, encore une fois, ce vice profond qui me rongeait, soudainement. Ma vision s'était floutée un moment, luttant contre l'envie de lâcher mon corps de tout son poids sur le carrelage froid de la salle. Un sol, aussi glacial que la température du sang qui coulait dans mes veines. Je n'étais plus le même, et Emmalyn, lors du contact redouté entre nos deux peaux, l'avait également comprit. Le chahut dans l'immensité de la l'endroit s'était arrêté. Je regardais ma main dans celle de la jeune femme, avant de me redresser pour cerner son visage. Ses yeux transpercèrent les miens, douloureusement. Et merde. Mes rictus n'étaient plus, j'étais devenu immobile en sondant mon adversaire. Les voix extérieurs n'apparaissaient plus que comme une lourde résonance opaque, et un sentiment de malaise nous entourait, elle et moi. Tout mes vieux démons, qui contenaient leur rage depuis le début de cette longue soirée, ressurgissaient brutalement. Accablé, écrasé … Je lâche âprement la main d'Emmalyn, puis fit un brusque demi-tour, cherchant de mon regard teinté de rouge sang la sortie de cette tombe. Une fois trouvée, je tente de creuser un chemin au travers de cette marée humaine, d'un pas empressé et maladroit. Je crois devenir fou. Je sens des regards me dévisagés, des rires sardoniques accompagnés mon étrange sortie, envieux de faire en ce lieu un merveilleux carnage. Une fois dehors, je sens un vide sidéral m'envahir. Après une course frénétique, je respire enfin. Je ne sais pas où je suis, mais je sens un profond désir de sang me submerger. Telle la créature féroce que j'étais devenue ...

William D. Brandewyne
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyDim 1 Jan 2012 - 21:31


    Il planta ses pupilles dans les miennes quelques secondes avant de détourner le regard. Comment n'avais-je pu pas remarquer avant que ses yeux n'étaient pas injectés de sang à cause d'une quelconque drogue qu'il aurait ingéré mais étaient d'une couleur aussi sombre que les prunelles des vampires affamés? Toutes mes années en école de médecine n'avaient pas réussi à me permettre de dépasser mes sentiments pour voir la vérité qui se jouait en face de moi ? Apparemment non. La rancœur et l'exaspération que j'éprouvais envers William, enfin, envers William, le jeune homme que j'avais connu il y a quelques années et qui s'amusait à me rendre folle, m'avaient empêché de réaliser qu'en face de moi se tenait une toute autre personne.

    Sa main froide avait fait jaillir dans mon esprit les notes que j'avais lues et relues avant mon arrivée à Babylon. Toutes les caractéristiques des vampires commençant par leur peau froide et plus résistante, leurs yeux sombres, leur peau blanche, leur soif... A l'hôpital cependant, je m'arrangeais pour avoir le moins de contacts physiques avec mes patients, de peur de déclencher les hostilités de quelques vampires mal-lunés. Ainsi, la peau froide de William était une première expérience pour moi, un choc électrisant qui avait fait parcourir une légère décharge d'adrénaline tout le long de ma colonne vertébrale.

    Cela dura à peine quelques secondes, pourtant le reste du monde sembla se mettre sur pause pour plus longtemps. Je fis une tentative vaine pour capter le regard de mon ancien camarade, mais il avait déjà lâché ma main et traversé la foule telle une tornade. D'ordinaire, que William quitte mon champs de vision ou même ma vie m'aurait plutôt valu un soulagement immense, mais j'avais eu le temps de capter son regard perdu et presque apeuré et c'était quelque chose qui ne faisait absolument pas parti des habitudes du jeune homme.

    « Foutu serment d'hypocrate... »

    J'avais marmonné toute seule en prenant la décision de le suivre à l'extérieur. Après tout, mon serment m'avait fait promettre d'aider toute personne dans le besoin, et surtout, mon nouveau poste de responsable des vampires à l'hôpital me forçait à lui courir après, rien que pour l'obliger à se faire enregistrer et à passer sa visite médicale. D'avance, je me doutais que s'il restait un peu de William Brandewyne dans ce vampire, il ne se gênerait pas pour me rire au nez, me dire d'aller me faire foutre ou encore profiter de cette fameuse visite pour me faire honte et me mettre dans des situations embarassantes. Tout à fait son genre, il n'avait jamais pu être sérieux deux minutes et se montrer responsable et adulte. Je pestais de plus en plus en passant les portes coulissantes du musée pour me retrouver à l'air libre. Il faisait plutôt froid en ce mois d'octobre et un coup de vent me fit claquer des dents alors qu'il heurtait mon dos nu de plein fouet. Et il était trop tard pour rentrer rechercher mon manteau, je ne voyais déjà presque plus la silhouette noire de William disparaître au coin de la rue. Maugréant, je hâtais mes pas en sa direction, pour finir par déambuler des les rues inconnues de Babylon sans parvenir à localiser le fuyard.

    « Bien joué Emmalyn, très efficaces tes heures sup... »

    Peut être qu'à force de parler seule, j'imaginais qu'il allait me répondre de sa voix narquoise mais il n'y eut que du silence en retour. Ma quête semblait tourner court, je ne retrouverais pas William ce soir. Il faudrait que je demande à l'organisme qui était en charge de la soirée ou à la personne à l'accueil afin de glaner quelques renseignements à son sujet. Je pourrais même remettre ça à plus tard voir à jamais et tenter de mettre de côté le moindre remord professionnel. Alors que je me décidai finalement à faire demi-tour, j'heurta de plein fouet une haute stature qui devait me dépasser de vingt bons centimètres et qui ne bougea pas d'un centimètre malgré le choc.

    « Aoutch ! »

    Je portai ma main à ma tête en relevant les yeux vers l'auteur du choc.

    « Toujours au bon endroit William. »


Emmalyn C. Cooper
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyLun 2 Jan 2012 - 17:46

L'aboutissement sordide d'un mois de souffrance, d'agonie. J'ai bien tenté de combattre le diable, de dissoudre le mal. J'ai essayé de me convaincre que j'étais encore humain, en reniant ce monstre qui prenait de l'ampleur, au fil des jours. Mais les traces d'humanités s'étaient égrenées les jours passants, laissant l'ombre de mon âme me ronger follement. Je me souviens encore de ce foutu chien, croisé dans la rue. Profitant d'une rue déserte, bien qu'en pleine journée, j'avais fait de l'animal, et de son sang, un repas macabre, mais terriblement soulageant. C'était une envie similaire qui proliférait en moi, ce soir, avec plus de grandeur, et de noirceur. Dehors, l'air d'une nuit fraîche et venteuse me frappa le visage. Cette atmosphère lénifiante contrastant sauvagement avec l'intérieur de la salle ne me réconfortait pas. Au contraire. Je me sentais libre, mais incroyablement seul. Il me fallait quelqu'un. Un corps humain. Une nuque, du sang chaud et épais, pour apaiser mes démons. Je n'étais plus William Brandewyne, saxophoniste acerbe et solitaire, mais un monstre livré à ses envies les plus obscures.

Non habitué à ce déchirement, à l'absence totale de raisonnement, je me sentais faible, mais paradoxalement extraordinairement puissant. Une force incontrôlable. Epuisé, le souffle court, je déambulais dans les ruelles sans vies, à la recherche, justement, d'une présence qui pourrait satisfaire ma bestialité. Je ne savais plus où j'allais, et errais maladroitement dans ce quartier que je ne connaissais que trop peu. Personne. Hormis ce chat que je fixais depuis quelques secondes, maintenant. L'idée de me contenter de la bête me traversa l'esprit, au moment même où, au détour d'une ruelle, j'entendis une voix féminine qui fulminait divers propos. Je connaissais ce timbre. Emmalyn … J'aurai aimé quelqu'un d'autre. Mais j'aurai aussi aimé ne pas devenir ce que je suis, aujourd'hui. On ne choisit pas toujours les choses. Désolé, ma douce.

Après l'avoir localisé, dans un chemin adjacent, dissimulé derrière un conteneur complétement usé, je m'étais habilement placé derrière elle, telle une ombre. Une autre faculté qui me submergeait secrètement. Dans un demi-tour, elle se cogna comme prévue à moi, surprise de ne pas avoir vu l'homme se glisser dans son dos. L'obscurité camouflait partiellement mes yeux sanguinolents, mais mon visage blafard, lui, au contraire, perçait la pénombre avec horreur.

« Toujours au bon endroit William. »

Toi aussi. J'avisais son visage, et mon légendaire sang-froid n'était plus. Ma respiration se fit plus audible, plus saccadée. En serrant les dents, je tentais de résister à mon désir de sang. J'avais faim, mais je ne voulais pas faire d'elle ma victime. Une larme roula alors le long de ma joue, interprétation de ce feu qui m'animait et que j'essayais vainement de maîtriser. « Désolé ... » Déclarais-je, avant de soudainement saisir le cou de la jeune Cooper. Avec vigueur, j'étais parvenu sans mal à allonger ma proie au sol, alors que dans mon regard était désormais nettement perceptible toute cette folie qui m'envahissait. Elle ne pouvait rien faire, je la maintenais fermement au sol, et ma force était désormais largement supérieure à la sienne. Je sentais ses jambes nues, faute à cette robe fendue, se débattre avec hardiesse autour de ma taille, mais plus rien n'était possible.

Je luttais encore avec moi-même. Et voir le visage de la jeune femme me fit trembler d'incertitude. Mais je me sentais perdre, et j'approchais finalement mes lèvres vers son visage, avant de recevoir un formidable coup de pioche derrière la tête. « Espèce de salopard ! » Dirk, le justicier. Voyant sa dulcinée s'enfuir, il l'avait sûrement suivit, et avait assurément bien fait. Interpellé, et maintenant écarté d'Emmalyn désormais libre de mon emprise démoniaque, je sondais l'homme, debout, qui se dressait face à moi, pioche métallique à la main. Le choc n'avait pratiquement eu aucun impact sur ma condition physique, et n'avait en rien apaisé ma noirceur. J'étais toujours cet animal furieux désireux de croquer de la chair humaine. « Je savais que t'es t'étais taré ; mais un enfoiré de violeur, ça, nan ... » Dirk. Tu est certainement un type bien, un parfait cliché, mais un bon gars. Tu te trompes sur toute la ligne, cependant. Emprunt d'une vague de férocité, j'agrippe le col du malheureux, surpris, et le jette brutalement contre le mur voisin. Sans hésiter, cette fois-ci, je plonge mes crocs acérés au creux de sa nuque et transperce brutalement sa peau. Un flot de sang jaillit sur ma langue avide, et dévore avec rage le cou de la victime. Le goût de son sang me fit tressaillir, et une délivrance intense me saisit. Enfin. Dirk était mort, au sol, et je continuais, comme le monstre que j'étais, à déguster ce liquide rougeâtre. Une fois apaisé, le bas du visage tâché de rouge, je m'accotais finalement le long du mur de briques. Mes yeux reprenaient progressivement une teinte normale, mais ma respiration était encore rapide. Je contemplais apeuré le corps pataugeant dans son propre sang, et cette vision me renvoyait en pleine face la nature de ce que j'étais devenu. Je ne savais pas quoi faire. J'étais perdu. Je venais de tuer un homme, sous les yeux d'Emmalyn. Je la regardais alors, redoutant un logique dégoût, mais cherchant, bien que ça ne me ressemblait pas, quelle me vienne en aide ...

William D. Brandewyne
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyLun 2 Jan 2012 - 22:43

« Désolé.. »

Je finis par lâcher mon front endolori pour jeter un coup d'oeil à Brandewyne. Toute trace d'un quelconque sarcasme, d'une quelconque moquerie avait quitté son regard. Ce n'était plus un jeune homme enjoué et blagueur, un camarade lourd et sans finesse, c'était un animal affamé. Ses yeux rouges sangs semblaient vibrer d'un désir plus qu'ardent de se jeter sur moi. J'avais déjà côtoyé des vampires, j'avais déjà traité des vampires, j'avais déjà eu peur de leurs réactions, mais je n'avais jamais laissé mon angoisse prendre le pas sur mon calme de façade. Un léger cris étouffé se coinça dans ma gorge alors que j'esquissais un pas pour me reculer.

Presque sans comprendre, presque comme dans un mauvais rêve, je me retrouvai au sol. Plaqué par un corps plus lourd qu'une voiture, je sentais mes forces inutiles contre lui. Dans un excès d'instinct de survie, mes jambes se mirent à fouetter l'air, dans l'espoir vain qu'elles finissent par le blesser et m'octroyer ainsi une échappatoire. J'aurais aimé pouvoir dire que mon esprit eut le temps de tout analyser, de me faire ressentir au fin fond de mon âme des sentiments tels que la trahison d'un ancien être qui avait compté, à sa façon, ou encore le sentiment d'être abusée. Mais je ne ressentais qu'une peur paralysante qui glaçais mon sang et mes membres. Bientôt, la peur fut remplacée par la douleur et mon esprit ne répondit plus du tout. Mon cerveau subissait de lancinantes attaques et j'eu l'impression que tout mon être allait exploser sous trop de pression. Le temps sembla durer à la fois quelques secondes et des heures, et c'est, complètement hagarde que je repris connaissance.

« Je savais que t'es t'étais taré ; mais un enfoiré de violeur, ça, nan ... »

Dirk ? Mais que faisait-il là ? Ma tête me sembla plus lourde brusquement et je portai ma main à ma nuque. Je n'eu pas besoin de récupérer toutes mes capacités pour rapidement comprendre que le liquide chaud qui s'écoulait sur ma main était mon propre sang et que le vampire avait fait de moi son humble repas. Jusqu'à ce qu'apparemment Dirk s'interpose. Les pièces du puzzle prenaient place petit à petit dans mon esprit embrumé et il ne me fallu que quelques minutes, de trop cependant, pour comprendre la terrible erreur que venait de commettre mon collègue. Ce qu'il avait pris pour une agression sexuelle de la part d'un musicien éméché n'avait rien de ce que cela laissait paraître. Le médecin n'avait pas imaginé une seconde qu'il était face à un vampire affamé et ce ne fut que lorsqu'il croisa le regard fou et la bouche ensanglantée de William que la raison sembla lui revenir.

A ma plus grande honte, je détournai les yeux du massacre, vomissant tout ce qui restait dans mon estomac sur le sol. Ma tête tambourinait, des larmes coulaient mélangeant sur mes joues des restes de sang et de mascara qui séchaient doucement, laissant sur ma figure un masque dramatique. Les bruits cependant, de succion et d'os brisés, suffisaient amplement à me faire prendre conscience du drame qui se déroulait à quelques mètres à peine de moi. Puis, le silence se fit. Mon réflexe stupide de médecin trop consciencieuse fut de jeter un coup d'oeil à mon poignet, nu de toute montre, pour noter l'heure du décès.

La peur me saisit de nouveau au ventre alors que je refusais de lever les yeux vers le vampire. S'il voulait me tuer et terminer son repas, je préférai qu'il ne soit pas la dernière chose que j'aurais eu dans mon champ de vision. Comptant machinalement dans ma tête l'écoulement des secondes qui me séparaient du prochain assaut, je fixai le sol, sale de diverses vomissures et traînées de sang. Quelques secondes furent le temps qui m'était nécessaire pour dépasser mes angoisses paralysantes et laisser revenir la personne sensée, et non l'être agressé et tremblant, en moi.

Toujours sans chercher le vampire des yeux, je me traînais au sol jusqu'au corps abandonné à quelques pas. Un rapide état de ses signaux vitaux m'apprit ce que je savais déjà. Sans compter la vue de sa nuque déchiquetée de laquelle s'échappait un amas de vaisseaux, veines et sang qui aurait fait tourner de l'oeil à toute personne n'étant pas habituée aux blocs opératoires. J'avais prêté serment, et me concentrer sur des données médicales m'aidaient à ne pas me laisser submerger par mes propres émotions, je poussai donc jusqu'à fermer les yeux épouvantés de Dirk de ma main, et noter 21h24 comme heure du décès, comme l'indiquait sa montre cassée sous le choc.

Le vampire ne m'avait pas attaqué de nouveau, il avait donc soit fuit, soit terminé son repas, et un rapide coup d'oeil m'avertit qu'il était toujours là, à quelques mètres, droit comme un i, immobile. Après une longue inspiration, je me relevais. Sous son poids, ma hanche avait du se déplacer car une douleur sourde vrillait mon bassin, en parfaite résonance avec la douleur vive de ma nuque. Une fois sûre d'avoir récupérer toute ma tête, je levais un regard froid, professionnel et impartial vers le vampire.

« Il faut appeler la police de la cabine la plus proche, indiquer l'endroit exact ou ils pourront trouver Dirk et mettre ça sur le compte d'une attaque de vampire ayant pris la fuite. Dis qu'une jeune femme ayant perdu connaissance est auprès de lui et qu'elle semble vivante. »

Ma tentative était risquée, et très proche du degré zéro de réussite, mais je n'avais plus rien à perdre.

« Tu ne vas pas me tuer, sinon tu l'aurais déjà fait. Alors à mon tour. Je ne dirais rien si tu viens à l'hôpital dès demain, te fais recenser et accepte d'être mon patient pour que ce genre d'incident ne se produise plus jamais. »

Foutu serment d'Hypocrate.

Emmalyn C. Cooper
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyMar 17 Jan 2012 - 17:13


Idiote, je n'ai pas besoin de ton aide. T'avoir dans mes pattes serait le comble de tout ce merdier. J'aurai du te vider de ton sang quand j'en avais l'occasion. De ton sang probablement exquis …Ces mots auraient du traverser mon esprit gouverné par d'obscures forces, mais ça n'était pas le cas. Le malin qui me submergeait quelques instants plus tôt s'était éteint, et l'unique sentiment qui se mouvait en moi s'apparentait à de l'incompréhension. Approfondir le tableau macabre qui se présentait au sol, oeuvre de mon passager noir, rendait ma respiration saccadée. Je sondais, la bouche légèrement ouverte, Dirk pataugeant dans son propre sang, mais je ne ressentais plus rien. Comme si mon coeur, à l'instar de la température de ma peau, était complétement gelé. Cette insensibilité me terrifiait. Ne plus savoir qui l'on était, ne plus se reconnaître, c'était quelque chose de bouleversant. Je tremblotais alors, sans raisons physiques ; pour la première fois de ma vie, j'admettais réellement les choses : j'avais foutrement peur. Peur de la suite.
Au cours de cette chute libre, songeant sérieusement à mettre un terme à ma vie – ou à ma mort – pour soulager mes maux ténébreux, je regardais le visage étonnamment lucide d'Emmalyn, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle n'avait toujours pas envisagée la fuite. La voir encore là, cependant, me permit de tenir. Elle, ancienne camarade, tête de turc personnelle, emprunte d'une haine viscérale envers ma personne, elle représentait, bien que je ne pensais jamais avoir à dire ça, tout ce qui comptait à mes yeux, ce soir. Elle était la seule à me connaître réellement, au final. Elle représentait mon ancienne vie. La seule à connaître le démon qui sommeillait en moi. La seule à qui je pouvais me rattacher, désormais.
Pourtant, j'étais pleinement conscient de ne rien à avoir attendre d'elle. Après tout, je l'imaginais quelques minutes plus tôt se vider de son sang pour délecter ma féroce passion. J'avais tarder à passer à l'acte, néanmoins. Comme si un sentiment étrange avait lutté avec rage contre mon démon. Comme si voir le visage apeuré de la jeune Cooper avait effréné mon envie ardente de sang.
Mais cette dernière était toujours-là. Bordel, qu'attends-tu pour te barrer avant que je fasse de toi la future compagnie de Dirk au paradis ?
Une réplique qui me démangeait les lèvres. Mais, au fond, un tout autre sentiment me saisissait. J'étais conscient que je ne pouvais pas combattre seul contre ma noirceur …

« Il faut appeler la police de la cabine la plus proche, indiquer l'endroit exact ou ils pourront trouver Dirk et mettre ça sur le compte d'une attaque de vampire ayant pris la fuite. Dis qu'une jeune femme ayant perdu connaissance est auprès de lui et qu'elle semble vivante. »Entendre sa voix, bien que dénuée de toute emprise d'émotion, et parfaitement neutre, me rassura profondément. En revanche, le son du mot police me fit spontanément sourciller. Je n'étais pas en mesure de rechigner les ordres de la jeune Cooper, mais je ne pouvais non plus prendre le risque de me faire attraper. Dès lors, je répliquais du tac au tac, d'un ton trouble et désordonné :  « Nan, je peux pas … J'ai mes empreintes partout sur le cadavre, j'étais à cette soirée … les flics vont directement faire le rapprochement ... »« Tu ne vas pas me tuer, sinon tu l'aurais déjà fait. Alors à mon tour. Je ne dirais rien si tu viens à l'hôpital dès demain, te fais recenser et accepte d'être mon patient pour que ce genre d'incident ne se produise plus jamais. » En pleine analyse, couvert par les protestations d'Emmalyn, notre débat fit soudainement interrompu par un cri strident, venu de nul part. Ou plutôt, du bout de la rue. Une femme, chiquement vêtue, probablement elle aussi participante du gala de charité, contempla avec horreur le décor macabre, avant de disparaître dans une foulée paniquée et maladroite. Les choses se précipitaient sérieusement. Machinalement, j'essaye de saisir le bras de mon ex camarade de classe, embarquée bien malgré elle dans une jolie galère, et tente vainement de soumettre mon plan …
« Emmalyn, j'accepte de me faire soigner, j'accepte de changer. Mais je ne peux pas me faire recenser, plus maintenant. Si j'le fais, c'est la mort assurée … Je … » Toujours coincés dans cette ruelle cadavérique, où le contraste du blanc lunaire cassait lugubrement l'obscurité, je rapprochais dangereusement mon visage près de celui de la jeune femme, sans mesuré l'appréhension qu'elle pourrait ressentir au travers de ce rapprochement. J'étais bouleversé, un autre homme, méconnaissable, et, alors que l'évènement s'était très peu produit lors de ma condition humaine, une larme roula le long de ma joue. « Je ne te ferai aucun mal … je … j'ai, jai besoin de toi. » Bientôt, il faudra fuir. Se cacher. Reste à savoir si je devais accomplir ce périple seul, ou non. Alors que des bruits de pas se firent entendre, au loin ...

William D. Brandewyne
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MessageSujet: Re: how bittersweet this would taste. emma&william how bittersweet this would taste. emma&william EmptyLun 30 Jan 2012 - 16:48

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La voix vacillante de William mentionnant les empreintes que trouverait sûrement la police me ramenèrent rapidement à la réalité. Mon plan avait une énorme faille et je ne savais quoi faire d'autre. Tout semblait brusquement plus réel maintenant que l'étau se resserrait sur la gravité de l'acte. Un homme était mort devant mes yeux. Un homme que je connaissais, que j'avais côtoyé, dont je savais quelques détails sur sa vie... Les émotions reprenant le dessus de nouveau sur ma personne, je décidai de me concentrer. Je pris une lente respiration et réfléchis de nouveaux aux possibilités qui s'offraient à moi. Dès lors qu'une décision serait prise je serais officiellement complice de meurtre et quitte à encaisser ce rôle, je préférais que personne d'autre ne découvre cette félonie.

Mon désir ne fut pas satisfait. Un cri strident vint interrompre le silence pesant entre William et moi. D'un même mouvement, nous nous tournèrent tous les deux vers la silhouette fuyante d'une femme en robe longue. Je ne su la reconnaître, bien que sa robe ample et rose me sembla familière. Ce rappel brusque à la réalité d'un monde qui continuait de tourner autour de nous et nous rapprochait chaque seconde d'un danger grandissant me fit l'effet d'une décharge électrique. Nous n'avions pas le temps de réfléchir, de faire des plans et de mettre au point une tactique infaillible pour ne jamais nous faire prendre. La panique allait régler ces détails pour nous. William ne pouvait être arrêté, j'ignorais bien pourquoi j'éprouvais ce sentiment au fin fond de mes tripes, mais il ne pouvait être enfermé loin. Si ma mère, sorcière de son état d'après elle et fervente militante anti vampire comme toutes ses amies sectaires, me voyait en ce moment, elle m'aurait sûrement renié.

« Emmalyn, j'accepte de me faire soigner, j'accepte de changer. Mais je ne peux pas me faire recenser, plus maintenant. Si j'le fais, c'est la mort assurée … Je … »

Les derniers mots de William parvinrent à me convaincre de ma décision. Je l'avais détesté durant des années, j'avais eu envie de le voir souffrir quelques fois, de lui faire mal moi même et de retirer son sourire bête et arrogant de son trop joli visage, pourtant, face à lui, face à la détresse sincère et pure qui émergeait de son être, je ne pouvais plus. Je ne pouvais détester quelqu'un qui était perdu, malheureux, coupable et réclamais mon être. Et c'était quelque chose de bien plus fort en moi qu'un serment d’Hippocrate qui me le soufflait.

William, les yeux emplis de peur, se rapprocha de moi. Peut être était-ce la sincérité de ses prunelles, mais je n'eu à aucun instant la peur qu'il m'attaque de nouveau, malgré la douleur lancinante de mon cou et le reste de mon corps. J'essuyai une larme qui roula sur sa joue de ma main, étalant sans le vouloir un peu de mon sang près de son oeil. Sa bouche, remplie du sang de Dirk me murmura alors qu'il ne me ferait aucun mal et avait juste besoin de moi. Étions nous encore nous même après cet incident ? Où étaient passés Emmalyn et William ? Qui étaient ces deux personnes qui, dans la détresse la plus pure, agissaient comme s'ils partageaient entre eux toute la culpabilité, la responsabilité et la crainte pour la survie de l'autre. Le temps avait trop passé alors que je m'étais perdu dans ses yeux bleus et je revins vite à la réalité lorsque j'entendis des bruits de course au loin.

« File. Rentre chez toi, lave toi, brûle tous les vêtements. Et viens chez moi demain. »

En un clignement de paupières, il s'était envolé. J'étais calme, presque sereine, persuadé d'avoir pris la bonne décision quant à défendre un criminel, une bête féroce, un vampire affamé. Maintenant, il allait falloir que je tienne mon rôle. Un regard au corps de Dirk me fit avoir un nouveau haut-le-cœur. Il était à quelques centimètres de moi et, désormais seule, je laissai mes sentiments refaire lentement surface.

La femme revint, accompagnée de la police. Une ambulance criante arriva, les lumières m'aveuglèrent, une foule vint s'entasser autour du cadavre et de la jeune femme, tremblante, ensanglantée et sale. On me posa des questions, on essaya de m'éloigner du corps, on m'administra un sédatif alors que je répétais sans cesse, sans m'arrêter « qu'allez vous faire de lui ? il avait un chien, qui va s'en occuper ? où emmenez vous Dirk ? qu'allez vous faire de lui ? »

Emmalyn C. Cooper
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